Outail Maâoui se trace, à travers ses compositions, un chemin à la frontière des mélodies tunisiennes et des influences maghrébines et occidentales. Ce soir, samedi 24 août, marque la première d’«Ombre d’Atlas ». Rencontre avec le créateur de ce spectacle qui promet.
Le rendez-vous culturel et artistique annuel « Les Nuits du musée de Sousse » se tient cette année du 22 au 27 août. Avec six spectacles au programme, il s’annonce comme un événement à ne pas manquer. Pour cette 12e édition, en un cadre chargé d’histoire, on accueillera les sons envoûtants du violon de Outail Mâaoui dans sa nouvelle création musicale « Ombres d’Atlas ». Ancien enseignant universitaire, violoniste et compositeur, il revient sur le devant de la scène après des aventures musicales précédentes réussies.
Pouvez-vous nous donner un aperçu de votre parcours de musicien ?
Après des années d’enseignement universitaire, je suis actuellement violoniste à la troupe nationale. J’ai d’abord conçu « Liqaa Al Atlas » (Rencontre de l’Atlas) en 2008. Mon premier grand succès en tant que violoniste-compositeur était « Al kahena » qui a décroché le Tanit d’argent aux Journées musicales de Carthage en 2010. J’ai enchaîné par la suite avec « Laylat al kamanja » (La Nuit du violon) en 2017.
Comment s’est déroulée la préparation de ce spectacle ?
Nous n’avons pas de producteurs, ni de sponsors. Si cette prestation figure dans « Les Nuits du musée », c’est parce qu’elle colle bien à l’esprit de cet événement festif et convivial, en préservant le bon goût.
J’ai collaboré avec des musiciens d’un niveau avancé et riches de leurs expériences professionnelles. C’était donc difficile de concevoir un planning de répétition où tous les participants sont libres, comme nous menons chacun d’autres projets en parallèle. Je ne peux pas calculer avec précision le temps que nous ont pris les préparatifs. Je n’ai pas eu, moi-même, le luxe d’être disponible entièrement. De plus, avec les ressources disponibles, la tâche est vraiment ardue. Ce genre de soucis ne se pose pas avec les grands artistes qui ont déjà réussi à se faire un nom à l’échelle internationale et qui se permettent de se maintenir dévoués à un seul projet le temps qu’il faut.
Quelle est la symbolique du titre « Ombres d’Atlas » ?
Le spectacle tient son nom du massif montagneux qui s’étend sur 3 pays de l’Afrique du Nord : la Tunisie, le Maroc et l’Algérie. C’est une prestation musicale qui promet de transporter par magie l’audience des rives de la ville de Sousse vers de plus larges horizons du grand Atlas, en explorant la richesse des rythmes et la profondeur des mélodies des autres pays avoisinants. La musique nous réunit au-delà de l’appartenance géographique. Ces ombres sont alors des éléments de médiation, développant un reflet des influences qui se mêlent harmonieusement.
Quels genres de musique comptez-vous jouer ?
C’est un panorama de différentes inspirations et où les limites entre les cultures s’effaceront pour laisser place au langage musical. La musique comme le dialecte sont des traits humains qui évoluent. Le jargon change, les notes aussi. On se régalera d’entendre le violon dialoguer avec d’autres instruments de prédilection. Les incantations orientales et les notes occidentales vont fusionner pour un véritable voyage sensoriel. C’est une création intime et universelle à la fois. On exprime des idées et des émotions à travers cette musique qui transcende les frontières.
Il y aura dix morceaux en total. Je serai accompagné par Mohamed Ben Salha à la flûte, Khalil Jomaâ à la guitare, Bechir Neffati et Mohamed Hatem Hmila aux instruments de percussion, Dali El Ech à la batterie, Abdelaziz Cherif à la basse et Hatem Lajmi au piano et à l’accordéon. Raoudha Abdallah sera notre invitée spéciale pour l’interprétation de deux chansons, dont une de mes propres compositions.
Ce concert sera donné en plein air, à l’esplanade du musée de Sousse. Nous espérons voir un public nombreux pour profiter du cadre accueillant et de l’expérience musicale inédite que nous proposons.